A force de parcourir mes blogs de cuisine anglophones préférés et de plonger et replonger mon nez dans "Good to the grain" de Kim Boyce (je le lis en français celui-là puisque la traduction est parue il y a peu autant en profiter - mais il n'y a pas à dire, je trouve le titre original bien plus poétique...), des envies d'outre-Manche et d'Amérique naissent dans ma cuisine et prennent la forme de scones à la fraise (je vous en prie, essayez ceux-là !), de pancakes sirupeux au "babeurre", me font encore rêver de popovers brûlants et de porridges au quinoa ou à l'avoine fumants dans un bol de petit déjeuner rustique - mais ceux là je me les réserve pour l'hiver, soyons raisonnables... bref, mon imagination est en effervescence même si cela ne se voit pas sur les pages de ce blog, que je tarde à alimenter, lui...
Car je ne sais pas vous mais voici l'époque de l'année ou je me sens comme ralentie dans mes élans, où la chaleur naissante entraîne un ramollissement des gestes (quand ce n'est pas aussi de la pensée) et où les 35 degrés d'un après-midi trop fortement ensoleillé à mon goût coupent net mon envie de rallumer le four et toute velléité de cuisiner un quelconque plat chaud...
Mais voilà que parfois la gourmandise prend le dessus et qu'une idée de recette aperçue chez l'une, abordée par une autre puis recroisée ailleurs s'immisce dans mon esprit et s'y fixe progressivement jusqu'à devenir un objet de désir culinaire qu'il devient impossible de repousser plus longtemps - enfin, c'est ainsi que cela s'est passé pour ce cobbler tant attendu...
Pourtant un cobbler ça n'a l'air de rien...
Moins connu que le crumble (son cousin anglais), moins gracieux que le pandowdy, le cobbler est un dessert très américain comme le raconte si bien Clothilde - "qui consiste à faire cuire des fruits de saison sous une sorte de pâte" - " l'inverse de la tarte et la moitié supérieure d'une tourte, en somme, mais en plus facile puisque la pâte en question n'est pas étalée."
Celui aux pêches est apparemment le plus classique et, puisqu'il s'agit d'Amérique traditionnelle, qui trouver comme meilleur guide si ce n'est Jamie Oliver qu'il suffit de suivre dans son food trip "L'Amérique de Jamie" - "La combinaison des pêches chaudes et juteuses cuisant dans leur propre sirop avec les dumplings « cobbler » crousti-moelleux est incroyable" dit-il...
...Allez donc découvrir la version pêches de vigne et mûres de Linda Louis et sa présentation savoureuse du livre de Jamie.Ma version suit de très près la recette originale trouvée là - car ce livre de Jamie Oliver, je ne l'ai pas encore !...
...et il est vrai que l'association des pêches fondantes cuites dans leur sirop légèrement relevé par le piquant du gingembre et rafraîchit par le citron vert est une réussite, encore plus délicieuse sous la pâte à biscuit juste tiède...
Pour la pâte à cobbler : 100g de farine, 1 cuillère à café de levure, 40g de pignons, 1 pincée de sel, 1 pincée de vanille en poudre, 150g de sucre de canne, 100g de beurre, 2 cuillères à soupe d'eau.
Peler les pêches - si leur maturité est à point elles devraient se peler facilement, sinon pratiquer une petite incision en croix sur leur sommet et les plonger 1 minute dans l'eau bouillante - les couper en morceaux grossiers et les disposer au fond d'un plat allant au four.
Zester finement le citron vert au dessus des fruits puis rajouter son jus, le sucre en poudre et le gingembre râpé, mélanger le tout et faire cuire 10 à 15 min à four chaud (Th 6, 180°C).
Pendant ce temps, verser dans le bol d'un robot tous les ingrédients secs - pignons, farine, sucre, levure, sel et vanille - faire tourner afin de mélanger le tout en hachant les pignons puis rajouter le beurre coupé en petits dés et mixer jusqu'à l'obtention d'une pâte sableuse type crumble.
Transférer cette pâte dans un saladier et rajouter 2 cuillères à soupe d'eau, mélanger pour obtenir une boule de pâte un peu molle, laisser reposer.
A cette étape, sortir du four le plat contenant les pêches et disposer des cuillères à soupe de pâte légèrement espacées de façon harmonieuse sur les fruits.
Ré enfourner pour 20 min de cuisson.
Le cobbler se déguste normalement chaud dès la sortie du four pour ne pas perdre le croustillant de la pâte à biscuit... j'ai attendu qu'il soit tiède et le côté biscuité du dessus était bien présent, contrastant avec le fondant des pêches.
Pour des raisons forts différentes des tiennes, je me laisserais également bien tenter par un cobbler. C'est le genre de dessert réconfortant, idéal pour faire face à l'indélébile humidité qui semble avoir pris ses quartiers d'été au-dessus de Paris.
RépondreSupprimerOuh là, je sens la déprime pointer le bout de son nez... une petite virée dans le sud cet été pour se recharger en UV naturels ?!
Supprimer...et moi qui me plains... allez, je t'envoie quelques rayons p'tit sushi !
Du citron vert ici aussi, je vois (et comprends) que c'est un ingrédient fétiche :) Je ne connaissais pas l'affriolant "cobbler", merci !
RépondreSupprimerOui oui, je suis de plus en plus citron vert... j'aime l'acidité en général - et je trouve qu'il accommode tout !
SupprimerAu plaisir de te revoir sur mes pages et bon cobbler si tu te laisses tenter !